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Après une journée bien remplie, à courir de ci de là, pour des démarches administratives, servir quelques clients, étiqueter des bouteilles, finaliser un assemblage, livrer caviste et restaurateur…souffler un peu s’impose.

Je pars donc, siège sous le bras avec Thiol mon chien fidèle, enthousiaste auditeur et…ma cornemuse. Direction la vigne où Mezenc, le cheval de trait grignote des sarments ou encore mieux une touffe de roquette. A peine ai-je commencé à accorder mes bourdons que Mézenc déboule pour me saluer et Thiol  aboie pour le tenir à distance. Après une mise au point bruyante, chacun s’installe, le chien à mes pieds, le cheval un peu plus loin se remet à brouter. L’échauffement commence, pour les doigts, pour le souffle, la cornemuse prend ses aises, le cuir de la poche se dilate et mes pensées s’envolent accrochées aux notes de musique.

Une valse, une mazurka, une bourrée à deux temps, un vol d’étourneaux jaillit de la vigne, le soleil se couche doucement irradiant les feuilles dans sa chute à l’horizon.

Une poignée de pigeons se rassemblent et papotent sur le toit du chai.

Les hirondelles font encore quelques loopings acrobatiques pour cueillir un dernier moustique avant de laisser la place aux chauve souris.

Le temps passe vite, mes doigts sont plus agiles, mon esprit s’est apaisé. Qu’ils sont beaux ces airs venus d’Auvergne, du Bourbonnais et parfois même de Suède ou d’ailleurs. Mais il est grand temps de rentrer pour préparer le repas du soir en fredonnant, le cœur léger.

Une belle journée de vigneronne s’achève…

 

Lydie