A Stony, le printemps est là et cette année, les animaux se sont donné le mot pour prendre leurs aises. Viennent-ils se réfugier dans notre domaine, véritable cocon de nature ceinturé d’un mur de clôture ? Ou est-ce nous, qui moins mobiles, confinement oblige, sommes plus attentifs à leur présence ?

La vigne, a particulièrement apprécié les trois jours de petites pluies continuelles, peu habituelles à ce moment de l’année. Les escargots aussi, d’ailleurs, si nombreux qu’on en a compté jusqu’à 35 par souches ! Si l’on compte que dans une parcelle il y a 4800 souches à l’hectare et que le vignoble s’étend sur 13 hectares, combien cela fait-il d’escargots au total ?

Un vrai problème de mathématiques de CE2 pour une maitresse en manque d’inspiration… Et puis, nos vacanciers de Pâques, ont débarqué, sans dérogation de sortie, venus pour certains de très loin, les huppes fasciées ou poupounes, le couple de faucons crécerelles qui habite tout en haut du grand pin courbé. Mais aussi les hirondelles de cheminées, les fidèles de générations en générations du camping « l’Ecurie » et qui, dés le premier matin de leur arrivée après un voyage de 10 000 kms s’essayent déjà aux loopings dans la cour entrecoupés de causeries interminables perchées sur le fil du téléphone !

Les pigeons, bien sûr, résidents à l’année, mais en cette saison très affairés en faire-part de mariages, de naissances, en roucoulades dans les branches du marronnier en fleur. Les palombes, elles, préfèrent les grands micocouliers qui leur offrent les micocoules dont elles raffolent et l’opulence de leurs branches et du feuillage, pour y nicher. Sans parler du couple de buses qui niche dans le chêne centenaire, de la petite famille de perdrix rouges qui court toujours pressée et affolée, dans les vignes pensant être très discrète.

Les chardonnerets, eux, surveillent les chardons qui n’en finissent pas de s’étirer vers le ciel dés qu’on les oublis dans un endroit peu passant du domaine. Les petits ducs viennent aussi enchanter nos débuts de soirées printanières lorsque l’on sort pour chercher un peu de bois pour entretenir la flambée que l’on fait encore en ces jours d’avril en se disant que ce sera la dernière…

 

Au poulailler, canes et poules s’en donnent à cœur joie pour savoir lesquelles seront les plus  productives. Œufs bienvenus mais presque en surabondance quand les clients se font rares… Papa et Maman fouines qui ont fait leur terrier à quelques mètres du poulailler dans l’ancien verger tout embroussaillé ont trouvé la solution : profiter d’une porte mal refermée pour tuer quatre canes et en emporter une seule à leurs petits.

 

Et même Monsieur Sanglier, venu nous visiter en ce début de soirée, jusque devant les baies vitrées de notre salon, en route pour sa séance « bien-être » dans le bassin de phytoépuration.

Il me plait à rêver d’un monde où l’humain même déconfiné devienne plus respectueux du vivant qui l’entoure…

Lydie

Ecrit par Lydie Nodet, illustré par Françoise Nodet.